Anonyme [1649], LAMENTATIONS D’VN PROCVREVR visitant les sacs de son Estude, ET LE RECONFORT QV’IL receut de sa femme. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1799. Cote locale : C_4_39.
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Tantost dix sols, tantost vn Franc
Qui ne le rendoit pas content,
Ie sçay bien que c’est volerie
D’alonger la chicanerie,
Mais qui dit estre Procureur
Dit aussi estre grand voleur.
Sa femme sur cet entre-faite
Vint veoir pourquoy son mari peste,
A pourquoy par vn si grand bruit
Il romp le repos de la nuit,
Car ce fut a dix où onze heures,
Qu’on l’entendit & des demeures
Loing de celle du Procureur,
Sujet d’vne telle rumeur,
Enuiron de douze bons milles.
Et pourquoy mon bon amy Gilles,
Fais-tu vn si grand bruit pour rien ?
Pource que tu n’a pas de bien,
Et que par ses tours de soûplesses,
Tu peut acquerir des richesse :
Va, va, le bon-temps reuiendra
Qui possible en peu te rendra,
Riche, car tu sçay la maniere
De chicaner dans vne affaire ;
Et si quand il ne viendroit pas,
I’ay ce me semble assez d’appas,
Pour pouuoir gaigner nostre vie
Laisse moy faire ie te prie,
Ie sçay comme on doit si porter.
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Anonyme [1649], LAMENTATIONS D’VN PROCVREVR visitant les sacs de son Estude, ET LE RECONFORT QV’IL receut de sa femme. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1799. Cote locale : C_4_39.