Anonyme [1649], LAMENTATIONS D’VN PROCVREVR visitant les sacs de son Estude, ET LE RECONFORT QV’IL receut de sa femme. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1799. Cote locale : C_4_39.
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Plusieurs voudroient me frequenter,
Mais iusques icy ie te iure
Qu’on ne t’a point fait cette iniure,
Permets donc que dés maintenant :
On me voit pour de l’argent,
Et qu’à mon tour ie te nourrisse
M’ayant fait manger de l’espice,
A ce discours le Chicaneur
Luy tesmoigna grande froideur,
Et qu’il ne vouloit que sa femme
L’entretient d’vn mestier infame,
Qu’il aymeroit plustost mourir
Que de se veoir ainsi nourir.

 

 


Apres vne longue dispute
La femme de cet homme brute,
Le conuinquit par ses raisons,
Qui furent que dans les maisons
De sa rüe qui est fort belle,
Et dans Paris qui n’est pucelle,
Les Compagnes des Procureurs
S’addonnoient aux ieux amoureux,
Et quelle n’auoit point fait faute
N’ayant iamais logé d’autre hoste,
Que luy, sans la necessité
On ne l’auroit point visité.
A le beau discours ce nicaise
Croyant ia se voir à son aise,
Et deposseder vn grand bien
Consentit que par le moyen,
Elle taschast de faire somme.
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Anonyme [1649], LAMENTATIONS D’VN PROCVREVR visitant les sacs de son Estude, ET LE RECONFORT QV’IL receut de sa femme. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1799. Cote locale : C_4_39.