Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.
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du Corps Politique, comme de celles du naturel,
d’autant que ces deux Corps ont des
compositions fort differentes. La liaison du
premier n’estant que l’amour & la sympathie
des Peuples, il n’a que des cœurs pour membres ;
ainsi toute playe luy est playe du cœur,
& partant mortelle ; le second n’ayant pas
toutes ses parties si delicates n’a pas ses infirmitez
si dangereuses. I’auouë donc pour peu
que nous ayons de mal, que nostre Ennemy
doit esperer, & que nous pouuons craindre ;
puis que ce n’est pas sa force que nous auons
tousiours domptée, mais nostre foiblesse laquelle
succombe quelque fois, qui soustient
sa confiance & nostre apprehension. Neantmoins
si nostre entiere ruine ne doit venir
que d’vne mauuaise volonté que nous pouuons
changer, ie ne doute point que nous ne
soyons gueris & nos Ennemis trompez.
Quand il faudroit s’enseuelir dans des gouffres,
brusler au milieu des brasiers, s’exposer
au plus importun martyre de la Nature,
vn François auroit-il moins de courage qu’vn
Romain, ou luy reuiendroit-il moins de
gloire de son courage qu’aux Curces, aux
Sceuoles & aux Regules ? On ne peut moins
se promettre de ceux qui par charité ont secouru
les Nations, que de ceux qui les ont
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.