Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.
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desolées par leur ambition. Ce n’est pas ce
qu’on demande de leur pieté, c’est assez de
vouloir estre heureux pour le deuenir ; que
chacun souspire au bien public, nous le restablissons.
Ne dissimulons point que quelque
mauuais Demõ n’ait depuis peu semé de
la zizanie parmi nous ; qu’il soit ainsi cela doit
il destruire l’amour de la Patrie, qui est si naturel
mesme dans le cœur des Barbares, que
ceux qui en ont esté mal-traittez apres des
seruices importans, se sont obligez par vœu
de ne s’en point ressentir. Themistocle ie
t’estime beaucoup plus que les Dieux à qui
tu sacrifie, quand ie considere que tu n’estens
la main sur leurs autels, que pour te lier
à l’amour d’vne Ville qui tasche de te banir
du monde. Mais qui se peut plaindre que la
France qui rend la liberté aux Esclaues, deuienne
la Marastre de ses propres Enfans.
C’est vne erreur de tenir qu’on ne puisse se reconcilier
à vn Particulier, mais c’est vne impieté,
voire mesme vn sacrilege de croire
qu’on ne doiue pas pardonner au Public. La
Patrie comprend toutes les amours, puis
qu’elle comprend tous les interests des Parens,
du Mary, de la Femme, des Enfans &
de tout ce que la nature ou l’amitié conioint ;
son amour doit donc preualoir à tous les sentimens
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.