Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.
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le François. Mais sans prendre des experiences
si loin, il y a quinze ans que nous battons
ce Roy vniuersel par tout où nous l’attaquons ;
il ne connoist pas vne Mer, il ne possede
pas vne Terre, où il ne trouue le debris
de ses flottes, & les masures de ses principales
forteresses. Il commence maintenant
d’esperer, d’autant que nous commençons
de nous diuiser ; il conçoit le dessein d’attaquer
nos frontieres, quand il croit le dedans
du Royaume broüillé. Il void nostre Prince
hors de sa Capitale, il le tient entierement
banny de nos cœurs ; il connoist du mouuement
dans quelques vnes de nos Prouinces,
il les iuge toutes dans la reuolte. Il entend
parler de la Cour & du Parlement ; il s’imagine
vn parti de Guelphes & de Gibellins
dans l’Estat. Il sçait que nos Finances qui
ont tousiours esté le nerf de la guerre, sont diminuées ;
il pense que ce nerf est tout à fait
couppé, & qu’il est victorieux, parce que
nous sommes foibles. Ie n’ay garde pour luy
oster la confiance de nostre ruine, d’amoindrir
la grandeur de nostre mal. Veritablement
ie le croy tel, qui doit conceuoir de l’esperance
& le François de la crainte. La Fortune
ne sçauroit faire d’auãtage en sa faueur,
que de nous diuiser. Il n’est pas des maladies
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.