Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21.
C’est plaisir de voir la Noblesse Ne tenir plus de sa mollesse L’vn a cheual tres-bien monté, Ayant le sabre à son costé Pistolet d’arçon à la selle, La carabine sous l’aisselle, Les boutons d’or aux casaquins, Et la canne dedans les mains. Les autres à beau pied sans lance S’en vont auec resiouïssance A nostre camp de Ville-Iuy Passer le temps iusques à la nuict, Ayant le bonnet, le pennache, Entre les mains la grosse hache, Ressemblans à des Polonois, S’ils auoient l’arc & le carquois.
Mais passons promptement au reste Au plus plaisant, au plus brulesque Voyons-y les Dames au Chiffons, Damoiselles du pont-torchons ; Iettons donc maintenant la veuë Sur les vendeuses de moluë, Aussi fieres que des dragons Ayant les mains sur les rognons, Iurant pestant contre les caques, Qu’ils ne reprendront deuant Pasque Si elles ne vont pourmener A nostre camp pour prendre l’air, Cent diables ie voulons en estre, Allons à Ville-Iüif à Bicestre. Pourquoy donc par vn si beau-temps Vendre à Paris harangs puans Ie preferons l’air du village A celuy qu’on prend à la cage, Ie veux dire dedans Paris Où l’air y paroist tousiours gris, Et dont on ne peut se repaistre Que par le trou d’vne fenestre : Mais le drole est qu’on ne sort pas Sans prendre à faire le repas.
Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21. |