Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 7 --


L’vne met dans sa hongreline
Quelque vieil morceau de saline,
A de la faim peur de mourir
Auant que le soir reuenir ;
D’autres de ces Dames calines
Ont soin de porter la Iacline,
Disant qu’il ne faut oublier
Du vin quand on veut cheminer,
Le mary veut suiure sa femme
Et iure aussi que par son ame
Il y faut mener son beau fieux,
Pour prendre vn peu l’air de ces lieux,
Pour couper court, prend sa roüillasse,
A son costé la callebasse,
Et met son fils dessus son dos
Comme vne charge de fagot.
Meine sa trouppe hors de la porte,
Y rencontrer tres-belle escorte
Et des fauxbourgs estans sortis
Pensent encore estre dans Paris
Telle est la quantité du monde
Qui sur ces costez-là inonde,
Il semble de sur chemin
De ces processions de saint Ouyn,
Dont toute la plaine couuerte
Ne paroist plus de couleur verte
A cause des confusions
Qui s’en vont aux processions,
Ce chemin semble la riuiere
Qui desborda il n’y a guere
Dedans le faux-bourg S. Marcean
Par vn tres-grand deluge d’eau,
Qui ne pouuant plus dauantage
Demeurer dans son lit, surnage
Par-dessus le bord trop estroit,
Où tenir elle ne pouuoit
Ce chemin de Vil-Iüif si large
N’en peut aussi plus dauantage,
Est contraint de se dilatter
Et le monde plus loin ietter.
En fin cette trouppe nombreuse
Si gaillarde, si vigoureuse,
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21.