de toutes les autres, s’armerent, & supplierent le
Parlement de leur faire rendre ces trois fameux
Prisonniers.

Ce fut lors que le Senat, émeu, & du iuste déplaisir
qu’il auoit de la captiuité de ses Confreres,
& de la crainte de voir arriuer quelque déplorable
succés de cét armement, s’efforça de remedier à ce
desordre ; ce qu’il ne pensa pas pouuoir mieux
faire, sinon en allant luy-mesme en Corps, demander
à la Reyne la liberté de ces Senateurs.

Parmy les legion des Soldats en armes, & parmy
le bruit confus des peuples qui demandoient
à reuoir ces Personnes illustres, cet Auguste Parlement
se transporta hardiment au Palais Royal,
où il fit cette harangue a la Reyne, par la bouche
du Premier President.

MADAME,

Nous sommes icy venus pour témoigner à vostre Maiesté,
comme nous auons tousiours esté ses tres-humbles Seruiteurs.
Nous auons trouué bien estrange, MADAME,
qu’apres des actions de graces si esclatantes renduës à Dieu,
pour le gain d’vne grande bataille, nos Confreres ayent esté
faits prisonnier, & que les graces que Dieu vous a faites
ayent esté changées en disgraces bien rudes. Ouy, MADAME,
bien rudes pour nous ; car apres auoir bien examiné nos
actions, & nos consciences, nous n’y auons rien trouue digne
de la prison. Nous venons icy, MADAME, pour vous
demander les prisonniers. Ce n’est point le Parlement, ce sont