Anonyme [1649], TROISIESME ET DERNIER SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE IEVDY DE L’OCTAVE DE LA FESTE-DIEV. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_87. Cote locale : C_10_10.
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au milieu des brigands : Non, Chrestiens, reseruez
vos coleres, & vos indignations pour ces ames qui communient
indignement, puis qu’elles renouuellent toutes ces
violences, & qu’elles en inuentent par l’horreur de leurs
crimes de toutes particulieres. En effet les bourreaux qui
ont crucifié le Fils de Dieu sur le Caluaire, treuuent dans
l’Escriture des excuses à leur malice, & S. Paul dit, qu’ils ne
l’eussent iamais fait mourir, s’ils l’eussent connu pour le
Seigneur de la gloire, & le Souuerain de l’empirée, Si
enim cognouissent numquam dominum gloriæ crucifixissent : Là
où ces ames criminelles & coupables ne peuuent receuoir
d’excuse, puis qu’elles connoissent la grandeur de Dieu
en cét Autel, & que par vne volonté determinée elles le
crucifient non pas dans vne Croix de Cedre, mais dans vn
cœur, & vne conscience plus horrible & plus infame
que tous les gibets, & toutes les Croix du monde. Et certes
pour en parler sainement, le Sauueur du Monde a rencontré
dans son supplice du Caluaire l’immortalité de la gloire,
& les delices du Paradis, là où les mal-heureux Chrestiens
qui communient indignement eternisent en quelque
façon ses peines & ses hontes, & par vn prodige
estrange font qu’elles durent tousiours, & iamais ne cessent.

 

Ad
Rom.
c. 8.

Quelques Peres de l’Eglise demandent si le fruict de l’Arbre
de vie auoit de soy le pouuoir de donner l’immortalité à
l’homme ou non. Theodoret en la question 26. sur la Genese,
le Venerable Bede & sainct Bonauenture au second
des Sentences, distinction dix-septiesme, rapportent trois
sortes d’arbres qui estoient dans le lieu nommé Eden, que
l’on croit asseurement auoir esté l’endroit où estoit le Paradis :
Les vns qui seruoient à la nourriture & à l’entretien
du corps ; les autres qui profitoient au bien de l’ame, comme
estoit celuy que l’on appelloit l’arbre de la science du
bien, & du mal ; & le troisiesme l’arbre de vie qui n’auoit
point cette puissance naturelle de donner à l’homme l’immortalité
estant de soy luy-mesme corruptible, mais auoit
de Dieu cette vertu surnaturelle. Cette pensée est conforme

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Anonyme [1649], TROISIESME ET DERNIER SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE IEVDY DE L’OCTAVE DE LA FESTE-DIEV. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_87. Cote locale : C_10_10.