Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.
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fleurs de tres-bonne odeur.

 

Iamais la doctrine de vertu, & la pratique & action
d’icelle, n’a esté sans aspreté, qui est la vraye marque
de la vertu, dont la fin est heureuse & honnorable
aussi elle s’enseigne à descouuert & sans deguisement.
Mais le vice est honteux & mal-heureux. C’est
pourquoy il s’enseigne a couuert, & soubs le manteau
des voluptez.

Ce qui nous est representé par l’vsage des bonnes &
mauuaises viandes : les bonnes viandes, sont aprestées
sans deguisement, & proposees pour telles qu’elles
sont, à l’vtilité des hommes : mais les amertumes,
poisons, & autres viandes nuisibles sont couuertes
de miel & de sucre, soubs la douceur desquels, la
mort est cachée.

Les doctes disent, que les braues & rares esprits
ont tousiours fait l’amour à la vertu au trauers d’vne
nuë, & ne l’ont iamais, en ce mortel monde, peu
voir à descouuert, en sa beauté & perfection, cela
estant reserué pour la vie future. C’est ce que vouloit
dire Platon & apres luy Ciceron, que la vertu
est chose si grande & excellente, que si elle pouuoit
estre venuë toute nuë, elle inciteroit les hommes
à des amours admirables de soy.

Tout cela ne nous aprent autre chose, sinon qu’en
l’enseignement, doctrine & practique de la vertu, il
y a tousiours de l’asprete, & que la perfection de sa
douceur, ne peut estre nettement connuë en ce monde :
Bref que le chemin de vertu est tousiours difficile
& rude, ses enseignemens ennuyeux, au moins
au commencement & principalement aux mauuais.

Mais l’homme de bien, le bon Catholique, &
vray enfant de Dieu, tel que vous estes SIRE, n’en
fera pas ainsi : esperant que vous receurez en esprit
de douceur les remonstrances esquelles ie ne puis

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Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.