Anonyme [1649], L’OBEISSANCE REMONTREE. , françaisRéférence RIM : M0_2563. Cote locale : A_6_52.
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Capitaines en ont fait tant d’estat, qu’ils
n’ont pas pardonné à leurs propres enfans lors
qu’ils ont esté rebelles ; Comme nous lisons
de Postumius, Dictateur de Rome, qui eut
vn Fils nommé de mesme, à qui il donna de si
belles instructions, & trouua tant de disposition
à son esprit, qu’il en fit la merueille de son
temps ; ses Vertus estoient admirées & honorées
de tous ceux qui cognoissoient son nom &
ses dignes habitudes, ce Pere auoit logé tout
son espoir à cét vnique enfant, il voioit auec
tendresse paternelle reviure sa race, & l’honneur
de son nom dans cette chere education,
il le fit éleuer à toutes sortes de sciences pendant
son enfance ; & lors qu’il fut en âge plus
auancé il le fit Cheualier, & de profession aux
armes ; c’est ou ses inclinations parurent auec
plus d’éclat ; car la licence effrenée des personnes
de cette condition fut son opposé, & sa
conduite estoit si excellente, qu’il en aquit l’amitié
& l’estime de toute l’armée, son obeïssance
filiale estoit sans exemple de mesme que
l’affection qu’il auoit pour son païs ; mais toutes
ses qualitez & ses bontez ne sçeurent l’empescher
de faillir, quoy qu’innocemment, vn
jour que se trouuant logé proche de ses ennemis,
& les ayant obseruez, il jugea que la victoire
ne luy en seroit pas mal-aisée, il partir,
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Anonyme [1649], L’OBEISSANCE REMONTREE. , françaisRéférence RIM : M0_2563. Cote locale : A_6_52.