Anonyme [1649], LE COMBAT FVRIEVX DE DEVX ITALIENS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_713. Cote locale : C_2_35.
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Il faut dés le commencement
Aller ainsi tout doucement.
Que i’ay bien appris de mon Maistre
A faire le doux & le traistre,
Et ie luy dois dire vn AVE,
Pour m’auoir si bien esleué,
Et vrayment ie le deurois faire,
Si tant est qu’il en ait affaire,
Mais pardonne-moy Richelieu,
Car ie ne sçaurois prier Dieu,
Ma vie me rend trop infame
Chez les Saints, & chez nostre Dame ;
Aussi deuois-je abandonner
Le Paradis sans m’estonner,
Des l’instant qu’il me prit enuie
De suiure le train de ta vie.
Sus donc, il faut ietter à bas
Toute honte, & ne faire pas
Comme ces niais de Soulongne
Qui font auiourd’huy bonne trongne
Au bon-heur qui leur peut venir,
Et demain ne l’osent tenir.
Ie veux tousiours suiure ma pointe
Puis que la fortune m’apointe
D’vne si belle occasion
Sans trouble & sans confusion.
Aussi n’est-il pas raisonnable
Que ie sois vn peu charitable,
Et qu’ayant du bien à foison
I’aggrandisse vn peu ma maison ?
Mes Niepces me font resoudre
A mettre plustost tout en poudre,
A perdre la France & le Roy,
A faire perir iusqu’à moy,
Pour les mettre au plus haut estage
D’vn auantageux mariage.

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