Pourpoinct bas, quelque sot, c’est bien pour s’animer,
Ils sont là pour se battre & non pour s’enrumer ;
Pour des guerriers matois, ce seroit mal si prendre,
S’ils ont le cœur sensible, ils ont le corps plus tendre,
Et quand il prend vn rhume à de tels combattans
Apres s’estre battus ils en toussent long-temps :
A quoy bon pourpoinct bas, leur vaillance renie
Dans leurs beaux procedez cette ceremonie,
Leurs targues, leurs plastrons, leurs pourpoints rembourez
Veullent tous les premiers, pastir des coups fourez,
Nos François sans pourpoinct se bourent trop à l’aise,
Ceux-cy font plus d’effort plus leur harnois leur pese,
S’ils n’ont desia fait meurtre helas qu’il s’en faut peu !
Leur souffle & leurs regards mettent l’air tout en feu,
Desia le moins fougueux pourfend l’autre en pensée :
Allez vous y frotter quand leur teste est chaussée,
Ces enragez s’en vont s’esuentrer pour le moins,
L’vn & l’autre déguesne & crache dans ses poings,
Ils se mettent en garde, & dans leur fiere moüe
Semblent de leurs estocs s’en trecoucher en joüe ;
Chacun tient de pied ferme & trop haut à la main
Dédaigne à faire icy la motié du chemin :
Chacun en cette jouste attend la defference,
Le plus rogue tient bon, mais le plus brusque auance,
Voy desia flamboyer, Flamberge & Durandal,
Si Dieu n’y met la main leur personne aura mal :
Ils sont mal à couuert sous leur epoisse targue,
Helas ! ils sont aux mains, à la langue, à la largue
Flamberge fait dans l’air plus de vent qu’vn boulet ;
L’acier de Durandal fait du feu violet,

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