Anonyme [1649], LETTRE D’VN ECCLESIASTIQVE enuoyé à Monseigneur le DVC D'ORLEANS touchant plusieurs particularitez. , françaisRéférence RIM : M0_1863. Cote locale : A_5_60.
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leurs peines. Ils ne se lassent point de vous seruir ;
mais encore deuez-vous faire reflexion
qu’ils doiuent viure aupres de vous, & que
cette sang-sue que vous nourrissez perçoit seul
le salaire de tant de personnes.

 

Vostre bonté, Monseigneur, est encore preiudiciable
à toute la France, non pas en ce que
vostre A. R. veüille sa ruine, veu que chacun
sçait son affection ; mais tousiours en conseruant
aupres d’elle cét insolent perturbateur &
ennemy du repos public. N’est-ce pas luy à qui
ayant donné quelque ascendant sur vostre esprit,
qui a fait croire si souuent à V. A. R. des
choses si esloignées de raison, Et elle, sans peser
l’importance de ce qu’elle alloit faire, a donné
tout à la passion de cét insolent, & a souuent
esté cause de beaucoup de mal-heurs ? N’est-ce
pas luy qui a si souuent obligé V. A. R. à sortir
de France, & prendre les armes contre le Roy
deffunt, d’heureuse memoire, vostre Seigneur
& vostre frere, qui vous aymoit si passionémẽt ?
N’est-ce pas luy qui a porté V. A. R. par deux
fois à consentir à l’enleuement de la personne
du Roy hors de sa bonne ville de Paris ; & qui a
causé tant de desordres qui s’en sont ensuiuis,



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