Anonyme [1652], L’ASNE ROVGE, DÉPEINT AVEC TOVS ses deffauts, en la personne du Cardinal Mazarin. I. Sur son incapacité & maniement des affaires. II. Sur son ignorance & ambition démesurée. III. Sur ses actions & entreprises, qui font cognoistre ses trahisons & perfidies, contre l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_85. Cote locale : B_12_56.
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que cela luy seroit grand Loz (& en dis la verité)
non pas dire, ie prend ce que ie veux & en
ay priuilege, il me le faut bien garder. Le Roy
Charles le Quint, ne le disoit pas, aussi ne l’ay-je
oüy dire aux Rois ; mais i’ay bien oüy dire à de
leurs seruiteurs, à qui il sembloit qu’ils faisoient
bien de la besongne ; mais selon mon aduis, ils
se mesprenoient enuers leur Seigneur, & ne le
disoient que pour faire les bons Valets, & aussi
qu’ils ne sçauoient ce qu’ils disoient. Et pour parler
de l’experience de la bonté des François, ne
faut alleguer de nostre temps que les Estats tenus
à Tours apres le deceds de nostre bon Roi Louis
XI. (à qui Dieu fasse pardon) qui fut l’an 1483.
l’on pouuoit estimer lors que cette bonne assemblée
estoit dangereuse, & disoient aucuns de petite
condition & de petite vertu, & ont dit par
plusieurs fois depuis, que c’est crime de leze-Majesté,
d’assembler les Estats, & que c’est pour diminuer
l’authorité du Roy, & ce sont ceux là, qui
commettoient ce crime enuers Dieu & le Roy, &
la chose publique ; mais semoient ces paroles, &
seruent à ceux qui sont en authorité & credit sans
en rien l’auoir merité, & qui ne sont propres d’y
estre, & n’ont accoustumé que de flageoler en
l’oreille, & parler des choses de peu de valleur, &
craignent les grandes assemblées, de peur qu’ils
ne soient cogneus, ou que leurs œuures ne soient
blasmées. Lors que ie dis, chacun estimoit le


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