Anonyme [1652], LE MEDECIN POLITIQVE, QVI DONNE VN souuerain Remede, pour guerir la France malade à l’extremité. Honora medicum propter necessitatem. , françaisRéférence RIM : M0_2439. Cote locale : B_18_6.
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N’ont que bien peu de resistance
Faute de chair, & de substance.
Ses mains, helas ! ses belles mains.
Qui prenoiẽt tous les cœurs humains
Maintenant maigres & pelées
N’ont garde d’estre potelées,
Et ne peuuent pas seulement
Bien porter, ny sans tremblement,
Vn Sceptre autrefois redoutable
A toute la terre habitable,
Qu’elles ont par tous les quartiers
Porté douze siecles entiers,
Et ie craint fort que la Couronne
De cette Princesse trop bonne
Ne luy tombe à la fin du Chef
Par foiblesse, & peut estre en bref,
Et qu vn iour cette Souueraine
Ne soit esclaue au lieu de Reyne :
Mais Dieu vueille par sa bonté,
Qu’elle recouure sa santé,
Que sa chair soit bien tost refaite,
Et que ie sois vn faux Prophete :
Cependant on void ce grand corps
Qui cachoit tant de beaux tresors
N’estre plus rien qu’vne Carcasse,
Car il est maigre, plein de crasse,
Sec & noir comme mon chapeau,
N’ayant que les os & la peau.
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Anonyme [1652], LE MEDECIN POLITIQVE, QVI DONNE VN souuerain Remede, pour guerir la France malade à l’extremité. Honora medicum propter necessitatem. , françaisRéférence RIM : M0_2439. Cote locale : B_18_6.