jusques au point de ne plus venir à mon Palais, &
ne me plus rendre les defferences & les respects
deus à ma naissance & à ma charge ; Ie n’en trouue
point d’autre cause que leur propre lascheté,
s’estans laissez gagner par des bastons de Mareschaux,
ou corrompre par des dons ou par des
promesses. I’ay esté traitté mesme en Criminel,
deffendant d’obeyr à mes Ordres, quoy que ie
ne sçay en moy aucun crime d’Estat, que d’auoir,
ou souffert, ou soustenu des Favoris. Mais
j’espere de mettre vn bon ordre, & pour moy,
& pour tous les Princes, qu’aucun doresnauant
ne se serve de l’Authorité du Roy, pour esloigner
les Princes des affaires, ou pour les persecuter
s’ils ne veulent estre les suppots de leur
Tyrannie, Ce n’est pas d’aujourd’huy qu’il est
arriué de tres-grands malheurs à la France par
la trop grande authorité des Favoris. Tout le
monde sçait ce qui s’est passé dans le dernier
Regne, que mesme ce mot de Ministre, ou
Premier Ministre d’Estat a esté inventé par le
Cardinal de Richelieu, qui pour se distinguer
des autres, en a vsurpé le titre. Il seroit donc
tres-important pour le bien du Roy & de l’Estat,
de l’abolir. Et en effet, que peut-il seruir, que
de pretexte pour empieter l’Authorité & pour
charger tout le Royaume d’vne excessiue des-pẽce :
Que si l’aage des Roys ou le nombre & la
difficulté des affaires, les oblige de communiquer

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