Anonyme [1649], LE COVRS DE LA REYNE : OV, LE GRAND PROMENOIR DES PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_836. Cote locale : C_2_43.
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Ma diuine Muse aux beaux yeux,
Aga, ma fy, ie t’aime mieux
Auec ton visage à l’antique
Que la beauté plus autentique,
Qui paroisse en toute la Cour,
Pour toy ie brûle nuit & iour,
Et pour iouyr de tes merueilles,
Tu me fais bien souffrir des veilles.
Mais n’importe, ie suis content
D’en souffrir encor tout autant,
Pourueu que tu sois satisfaite
De mon affection parfaite,
Et que i’aye en toy du secours.
Mais nous voicy tantost au Cours :
Ah que de gens ! ah que de bestes !
Ah que de pieds ! ah que de testes !
Se peut-il voir rien de pareil
De l’vn iusqu’à l’autre Soleil.
Toy qui sçais tout, ou par science,
Ou par ta longue experience,
Pour auoir oüy dire ou veu.
Est-il vn pays si pourueu
De tant & de si belles choses ?
Toy qui sçais les Metamorphoses,
Et toutes les Antiquitez
Des Prouinces & des Citez,
La vieille histoire & la moderne,
Qui vois plus clair qu’vne lanterne,
Sans lunette auec tes seuls yeux,
(Encore qu’ils soient chassieux)
Iusqu’au commencement du monde,
Ce que la Nature feconde
A fait de plus rare & plus beau,
Et ce qu’elle fait de nouueau,
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Anonyme [1649], LE COVRS DE LA REYNE : OV, LE GRAND PROMENOIR DES PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_836. Cote locale : C_2_43.