Les hommes dont la graue humeur
Est suiuie d’vn aage meur,
Et les femmes les plus modestes
Te mettent au nombre des pestes,
Que si la ieunesse te suit
C’est qu’il ayme ce qu’il luy nuit
Tes appas, & tes tromperies,
Tes ruses & caioleries,
Tes allarmes, & tes souspirs,
Et tes inutilles plaisirs,
Tes charmes auec tes amorces
Certainement charme les forces,
Des Dames & des ieunes gens,
Qui sont encor dans leur Printemps :
Mais quand ils sont dans la vieillesse
Ils sont confits dans la tristesse,
De t’auoir iamais fait la cour,
En vn mot ie te dis, Amour,
Qu’il ne faut point que tu pretendes
Que ie t’exausse tes demandes :
Ie voudrois te pouuoir loger
Auecque moy pour t’obliger !
Mais c’est vne chose impossible.
Ta presence seroit nuisible
A ma iuste pretention ;
Que si iamais l’occasion
En quelque autre endroit se presente
Pour me tesmoigner obligente,
Tu connoistras que mon desir
Est de te rendre du plesir :
Mais de dire que ie te puisse
Maintenant faire ce seruice,
Que de loger auecque moy
Ie te iure bien sur ma foy
Que si c’estoit chose fesable
Ie te iure bien sur ma foy
Que si c’estoit chose fesable
Elle me seroit agreable ;
Ie voudrois bien que mon honneur

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