quand mesme elle auroit dessein de ne se
point declarer pour nous. C’est auec vn
estonnement du tout inconceuable que
nous voyõs sa Majesté preferer cét Estranger
à ses Princes, comme si ce Sicilien sorty
du neant, pouuoit affermir sa Couronne,
& si ceux qui en sont les plus beaux
fleurons pouuoient en obscurcir le lustre
& diminuër son éclat. Quoy sa Majesté
voudra faire passer pour criminels ses Princes ?
Comment pretend elle de reüssir en
cette entreprise ? Quels crimes leur pourra-elle
objecter, sinon d’auoir trop souffert
d’vn Fauory, qu’elle protege aujourd’huy
dans vn aage qui ne luy promet d’en découurir
les ruses & les malices, & qu’elle
condamnera sans doute quelque iour, lors
que l’aage & l’experience luy auront acquis
vne plus haute connoissance du gouuernement.
Mais ie sçay bien qu’on fera
sonner bien haut que les Princes se sont
joints auec les Estrangers, qu’ils les ont
attirez dans le Royaume. Il nous est à la
verité bien facheux que nous soyons contraints
de nous seruir de ce remede ; qui paroist
d’abord vn peu rude, mais qui doit

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