Anonyme [1649], QVATRIESME ET SVITTE DV PREMIER DISCOVRS D’ESTAT ET DE RELIGION, A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_1106. Cote locale : C_7_39.
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vous en convient, & le Parlement se soumet à
la iustice de vos volontez. Estes-vous insensible
aux pleurs & aux soupirs de tant de pauvres
qui languissent dans ces desordres : & voulés-vous
pour vn seul homme en perdre vne
infinité d’autres. C’est vn mot ordinaire à la
bouche des hommes que Dieu ne ua pas precipitamment
à la vengeance, pour donner loisir
au pecheur de consulter sa conscience, & vomir
les flateuses pensées qui le perdent : mais ne
voyons nous pas que le retardement du supplice,
n’est que pour en augmenter continuellement
les peines à ceux qui ne se dépoüïllent
pas de leur fautes.

 

Ne faites pas tant de réflexion, MADAME,
sur vos interrests particuliers, que vous
ne consideriez en quelque façon ceux de
vostre Royaume : & voyez (si vous ne les
preférez pas aux vostres,) que vous avez à combatre
contre la Nature, la Raison, la Iustice
& le Ciel. Il ne vous reste plus qu’vn remede,
qui est de rapeller vos vertus. Ouy,
MADAME, rappeller vos vertus ou du
moins les faire briller sur nostre horrizon,
puis qu’elles semblent auoir esté éclipsées
pour nous depuis vn si long-temps. La Iustice
n’attendriroit-elle point vostre cœur : la

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Anonyme [1649], QVATRIESME ET SVITTE DV PREMIER DISCOVRS D’ESTAT ET DE RELIGION, A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_1106. Cote locale : C_7_39.