Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.
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point esté courtes pour sauuer mon
pere, lors qu’vn assassinat le chassant de la Republique
de Genes dont il estoit natif luy fit chercher
son azile dans Mazare ville de Sicile, dont
mesme i’ay emprunté le nom, ne croyant pas que
celuy de Porcini que i’auois auparauant, sut assez
honorable, principalement depuis qu’il auoit
esté descrié par le vol & par l’assassinat de mes
deux derniers ayeuls : Ne falloit-il pas que ie perisse
apres le meurtre de Dom Pamphilio, quelque
precautions que ie portasse pour me sauuer, si
cét ordre superieur & indépendant ne m’eust arraché
des mains de mes ennemis : Qu’on iuge de
moy comme on voudra, ie suis encore dans la
mesme opinion, & quelque probalité qu’il y ait,
que ie suis à la veille de mon dernier desastre, ie
ne desespere pas encore de mon restablissement,
parce que ie sçay que ceste Souueraineté ne se
porte iamais à faire de ces grands coups, que
dans les plus visibles desespoirs. Voila ce me
semble vne histoire de fourbes desduite auec vne
grande sincerité ; & la seconde partie de mon manifeste
estallée auec toute la simplicité possible.

 

L’Autheur du Manifeste, prie les Lecteurs de
considerer, que s’il fait parler Mazarin de son A.
R. & de Monseigneur le Prince auec peu de respect, c’est
qu’il s’accommode à l’humeur farouche de ce Cyclope,

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.