que de luy donner des parolles, puis que
la bien seance, m’oblige à la consoler. Enfin,
mes chers compatriottes, (ie veux pour
finir) me seruir de la pensée du genereux
Salluste, pour vous obliger d’agir auec la
mesme prudence, en cette rencontre d’affaire,
que ceux qu’il loue en ces mots, duabus
his artibus, audacia in bello, vbi pax euenerat,
æquitate, seque remque publicam curabant. Le
courage dans la guerre, la justice dans la
paix estoient les deux moyens qui les ont
fait estimer, & qui ont rendu leur repubique
florissante.

Voila sans doute vn noble portrait qui
vous est proposé, & qui vous peut tenir
lieu de modelle.

Il ne s’est jamais presenté l’occasion plus
iuste, pour prendre les armes à la d’effense
de sa Patrie, que celle que nous auons à
present, à l’exemple de Monsieur le Prince,
qui ne s’est armé que pour le salut de cet
Estat. Vous sçauez aussi bien que moy ce
que dit vn Italien que gousta sara quella guerra,
che ci muoue non per disideri, che s’habbiano ; ma
per cagione della pace ; èche i castiui si eno castigati,
ei buarni soleuati, & ibarni soleuati.

Ce sont là sans doute les genereux desseins