Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.
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ce que ie veux dire, & qu’outre cela tous les exemples
que i’ay cité sont tous empruntés de l’histoire des
Reynes de France ; ie puis dire sans deroger à l’honneur
de la Reyne, dont i’ay tousiours cru que les affections
estoient innocentes, qu’il est impossible de les luy arracher
par la force, & qu’elle les cõseruera tousiours auec
plus d’opiniastreté, pour en faire esclater les effets à la
premiere occasion ; si nous n’auons assez de force pour
luy en oster les moyens, & pour la faire sortir du Conseil
de sa Maiesté.

 

Ainsi qu’on arme contre le sujet de sa protection,
qu’on s efforce de le soustraire a ses yeux ; qu’on renuerse
sa fortune ; qu’on proscriue sa teste ; qu’on le fasse
sortir de l’Estat ; tous ces efforts ne seruent qu’à la faire
opiniastrer dans ses affections ; & tout le party quelque
puissant qu’il soit ne pourra iamais se vanter d’auoir destruit
le Mazarin, à moins que la Reyne n’ayt quitté le
Conseil du Roy pour se retirer dans son apanage ; &
qu’elle ne soit reduite en estat par cette retraitte, de ne
le pouuoir plus seruir qu’auec vne passion infeconde &
des desirs sterilles sans aucun effect : Mais pour conclure
en faueur de ma proposition, c’est adire pour asseurer
qu’on ne peut point esperer la paix, mesmes apres l’éloignement
du C. M. si toute fois la Reyne reste dans le
Conseil, ne me suffit il pas de dire qu’on force les inclinations
d’vne femme, d’vne Reyne & d’vne Espagnole.
II. Mais quel tort fera-ton à la Reine quand on l’esloignera du
Conseil de sa Maiesté ? puis que la raison, puis
que la passion, puis que les loix de l’Estat, ne luy permettent
point d’y retenir aucun rang & qu’elle ne peut
y demeurer que par les suggestions de ceux qui la flatent

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.