Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.
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triompher cette passion de femme, en faueur
d’vn certain Foulques de mesme nom que son oncle le
Duc d’Anjou ; lequel estant trauersé par le sieur de
Beauuais fauory du Roy, obligea cette violante Princesse
de le deffaire de son Conpetiteur fut-il entre les
bras de sa Majesté. Ceux qui sçauent l’histoire de France,
sçauent que ce Beauuais fut poignardé par la Reyne
mesme en la presence de son Roy, & que la passion luy
fit oublier le respect qu’elle deuoit à son mary & à son
souuerain, pour luy faire donner vn plus beau tesmoignage
de l’affection qu’elle auoit pour son fauory.

 

Nos peres n’ont ils pas esté les tesmoings d’vne semblable
passion, que Catherine de Medicis fit éclater en
faueur d’vn Gondy, Florentin, Clerc d’vn Commissaire
des viures au Camp d’Amiens, du depuis par sa faueur
Conte de Rets, & puis en fin Mareschal de France : N’est
ce pas par les intriques de ce faquin esleué de la poussiere,
que cette seditieuse Princesse fomenta les diuisions
de l’Estat ? N’est ce pas pour ne demordre iamais de la
protection de cet infame, qu’elle entreprit de perdre
les Princes du Sang, mais sur tout Anthoine Roy de
Nauarre & Louys de Bourbon son frere Prince de
Condé, le premier tué au siege de Roüen & l’autre à la
bataille de larnac ? N’est ce pas par la sollicitation de ce
maquereau quelle fit faire vne pomme de senteurs empoisonnée,
par vn certain nommé Maistre René proche
parent de ce Gondy, pour l’enuoyer au Prince de
Condé, qui sans doute s’y fut laissé surprendre si son
Chirurgien nommé le Gros ne luy eut arrachée promptement
des mains : le respect m’empesche de parler
de Marie de Medicis, mais puis que tout le monde sçait

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.