Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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il leur est defendu de iurer, blasphemer, tuer, yurogner,
rauir les biens d’autruy, paillarder, sous mesmes
peines qu’aux autres, & peut estre plus grandes à cause
de la plus grande enormité de leur crime, tirée de l’eminence
de leur condition, & de l’exemple qu’ils doiuent
donner. Il n’en est pas de mesme, pour ce qui
concerne les Loix Politiques, soient qu’ils les ayent
establies, ou qu’elles l’ayent esté par leurs Predecesseurs.
Car tous conuiennent, qu’ils ne sont pas obligez
à leur obseruance, par la voye que nous appellons de
contrainte, dont le defaut porte crime deuant Dieu,
& punition deuant les hommes. Neantmoins cela n’empesche
pas que tous ne demeurent d’accord, qu’ils y
sont tenus par cette voye que nous appellons de direction,
c’est à dire, par la force de l’exemple qu’ils sont
obligez de donner à ceux qui viuent sous leur Iurisdiction.
C’est par cette raison qu’Aristote, dit : Que toute
sorte de Superieurs ont plus d’obligation de pratiquer
la Vertu, que n’en ont pas ceux qui dependent
de leur auctorité, dautant que ceux-cy n’y estant obligez,
que par le seul motif de la mesme vertu, les autres,
outre ce deuoir qui leur est commun auec eux,
ont encore celuy de l’exemple, qu’ils sont necessairement
& indispensablement obligez de leur donner en
vertu de leur qualité, & de leur condition. Toute cette
Theologie est Euangelique, & confirmée par l’exemple
de nostre Seigneur, & ie souhaitterois de tout mon
cœur, que les Confesseurs s’en excitassent le souuenir,
lors qu’ils ont les grands à leurs pieds, dans le Sacrement
de Penitence. Nous verrions vne autre vie, &
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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.