Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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IV.

Et d’autant que pour vne bonne direction, les exemples,
comme dit S. Gregoire, sont bien plus puissants que
les paroles, & qu’vne action d’vn momẽt persuadera plus
viuement, qu’vne Harangue de trois heures, L’vne des
principales obligations d’vn bon Prince, est l’exemple
de sa vie, pour la conduite de ses Sujets. La raison
principale, parmy vne infinité qui confirment cette maxime,
est qu’ils sont l’idée & l’original, sur lequel les peuples
s’estudient de se former ; soit par ce qu’ils se figurent
que tout ce que leurs superieurs font est bien fait, soit
que par vn esprit de complaisance ils croyent ne leur
pouuoir estre plus agreables qu’en les imitant. Nous
auons dans l’Escriture Saincte les Histoires de deux grands
Capitaines, qui pour animer leurs soldats n’auoient pour
toute harangue que ces paroles, Voyez & faites comme
moy. Or dans cette obligation d’exemple, il faut obseruer,
que les Loix qui commandent ou defendent quelque
chose, sont naturelles, diuines, ou humaines : &
pour les humaines, elles sont ou Ecclesiastiques, ou Politiques :
c’est à dire, qui dependent de l’Eglise, ou des
Princes. Pour les naturelles, diuines & Ecclesiastiques,
il est sans doute, que les Roys y sont obligez, selon leur
condition, comme le moindre des Chrestiens dans la
sienne : & c’est vn abus de croire, que la qualité de grand
porte de soy, sans autre consideration, aucun priuilege
contre toutes ces Loix. Ainsi ils sont obligez d’aymer
Dieu, & d’honnorer leurs parens : de ieusner & pratiquer
les abstinences de l’Eglise, comme les autres fideles :

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.