Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.
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ce calme n’a gueres duré, & l’orage qui le suiuit
bien tost apres, fut vn presage fũneste des
bourasques qui depuis ont attaqué vostre vertu,
éprouué vostre constance, ébranlé vostre
courage, & ietté dans l’emotion les puissances
de vostre Ame incomparable. Neantmoins ces
rudes assauts, qui auroient sans doute renuersé
les autres, n’ont touché que la moindre partie
de vous-mesme : vostre Esprit a tousiours
triomphé de ses plus puissans ennemis ; & vostre
Conscience s’est renduë victorieuse, mesme
de ceux qui ont persecuté son integrité auec
plus de violence.

 

Vn ancien Philosophe disoit, qu’il ne faisoit
point d’estat d’vn homme, qui passoit ses iours
sans calamité, & que les Dieux ne iugeoient
pas dignes d’auoir vn aduersaire : au contraire,
Galba proteste qu’il appelle Pison à l’Empire,
parce qu’il a esté constant & malheureux, &
que celuy que la fortune n’auoit sceu vaincre,
estoit capable de commander au vainqueur des
Nations, & au triomphateur de la terre. MADAME,
vostre illustre naissance, la grandeur & la
Noblesse de la Maison d’Austriche, ne vous deuoient
pas moins qu’vne eminente Couronne :
la France ne pouuoit pas esperer plus de gloire,
que de vous la voir si dignement porter, & les
Peuples plus de bon-heur : mais vostre vertu, &
les diuines qualitez de vostre Ame, meritent

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Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.