Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.
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de nostre monnoye ; & les Sophis de Perse
sont encore auiourd’huy dans ce sentiment,
de ne porter aucune Couronne, qui ne soit
d’vn prix inestimable.

 

I’ose asseurer, MADAME, que la Couronne
que vous portez dessus la teste, depuis que la
France a eu le bien & l’honneur de posseder vostre
adorable personne, est mille fois plus riche
& plus precieuse que celles de tous ces Princes,
bien qu’elle ne soit pas si éclatante, n’estant
composée que de ronces, de picquans, & d’espines.
En effet, qui considerera la suitte de vostre vie,
le progrés de vos actions, les disgraces,
les afflictions que vous auez souffert sous la pesãteur
d’vn Sceptre qui ne vous promettoit que
des satisfactions, & qui ne vous deuoit que des
respects, iugera auec raison, que dans la pensée
des hommes, vous estes la plus malheureuse,
& la plus infortunée Princesse, qui reposa iamais
soubs l’ombre d’vn diademe florissant, ou
fut assise sur les grandeurs d’vn throsne, qui faisant
la felicité & le bon-heur de tant de Peuples
sousmis à ses loix, semble n’auoir pour vous
que des rigueurs.

Ie veux, MADAME, que vostre auenement
à la Couronne, ait esté receu des François auec
des tesmoignages d’vne affection extraordinaire,
& des sentimens d’vne ioye qui ne deuoit
ny finir, ny iamais estre meslée de larmes ; mais

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Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.