faux Tribuns du peuple, qui par de sordides pretentions
d’ennemis declarez du Cardinal Mazarin
se sont rendus ses esclaves. I’estois la seule personne
à qui il restoit des moyens de mettre vne borne à
tant de malheurs, & que ma conscience, ma naissance,
& mon devoir m’y obligeoient puissamment.
Et de plus me trouvant portée à entreprendre vn
dessein si grand & si glorieux, par les instances que
m’en font les plus notables personnages de l’Eglise,
de l’espée, & de la robe, & par les supplications que
j’en reçois des meilleurs habitans de Paris, & des
principales villes du Royaume. Mais sur tout me
sentant fortifiée en cette occasion de l’affection,
du conseil, & de l’ayde de Monsieur de Turenne,
dont le merite & la valeur vont du pair avec les
plus hautes entreprises, & qui est également passionné
pour le service du Roy, pour le bien de
la France, & pour le restablissement de nostre
Maison : apres avoir examiné toutes choses, nous
avons jugé que la liberté des Princes du Sang, lesquels
pendant la minorité doivent avoir soin de
l’Estat, estoit le premier pas qu’il falloit faire pour
preparer la guerison aux maux de la France, & que
la Paix en suitte estoit l’unique remede qu’il falloit
apporter aux calamitez qui la destruisent. C’est pourquoy
sa Majesté Catholique m’ayant fait l’honneur
de m’inviter à la seconder dans le desir qu’elle a de
donner à la Chrestienté cette paix, Qu'elle ne veut
point traitter avec le Cardinal Mazarin, & qu’elle proteste

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