de recevoir volontiers de la main de Messieurs
les Princes, Nous avons moy & Monsieur de Turenne
conclu d’un commun consentement avec les
Ministres d’Espagne, de joindre nos forces à celles
de sa Majesté Catholique, & de ne point poser les
armes que les Princes ne soient delivrez. Comme
aussi dés qu’ils seront libres, le Roy d’Espagne s’est
obligé de sa part de conclure incessamment cette
paix, & de se remettre des difficultez qui s’y pourront
rencontrer à l’arbitrage des Princes. Certes s’il
est permis par le droit des gens, & si la nature mesmes
nous enseigne de nous servir toutes choses pour
nostre conservation, lors qu’on nous opprime injustement,
il faudroit auoüer qu’il se treuve une extreme
satisfaction, quand en nous garantissant d’un
malheur nous en guarantissons le public, & qu’il
n’est rien si digne de loüange, en nous delivrant que
de delivrer encore nostre patrie. Et puisque cela est
ainsi, j’ay tout lieu de croire, que m’estant trouvée
contrainte d’employer la force legitime contre l’injuste,
& l’ayant fait de sorte que ce que j’entreprens,
va moins au salut de nostre Maison, qu’au service
de mon Prince, & à l’vtilité de mon Païs. Il n’y a personne
qui aye de la conscience & du jugement, qui
ne l’approuve ce juste dessein, qui n’y concoure, qui
ne l’appuye, & qui en quelque façon ne m’estime
heureuse dans mon malheur, d’estre la cause du restablissement
du Royaume.

Ce sont là les veritez dont j’ay estimé qu’il estoit