de reprehensible en la personne d’vn pere, se
rencontre en celle de Matthieu molé, à l’égard
de ses enfans, pour lesquels particulierement
pour l’aisné ; il n’a pas seulement vn amour desordonné,
mais furieux & maniacle ; si l’affection
qu’il leur porte n’estoit simplement que
déreglée dans son excez, elle seroit peut-estre
excusable, quoy que tousiours ridicule, puis
qu’elle est sans fondement, & qu’elle n’a pour
objet en la personne de ses enfans que des pigmées
& des auortons, qui outre leurs autres
difformitez ont vne laideur honteuse dans le
visage, qui approche de celle des monstres :
mais d’auoir voulu par vne passion enragée &
par vne ambition insatiable, leur procurer des
honneurs dõt ils sont tout à fait indignes, & les
aduancer en effet, au grand scandale de l’Eglise
& de l’Estat : C’est ce qui ne peut proceder que
d’vn fonds d’orgueil effroyable & d’vn amour
propre, que saint Paul dit estre la racine de tous
maux, qui rend Mathieu Molé idolastre de ses
enfans, comme d’vn ouurage qu’il estime sien,
quoy qu’il n’ait point sujet de se glorifier d’vne
si sorte production qui clochet en tous sens &
qui est si deffectueuse. Et en effet, SIRE, à quoy
pourroit on attribuer qu’à vne presomption
tres-orgueilleuse, qu’a Mathieu Molé de luy-même
& de tout ce qui part de lui, cét amour

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