Saint-Amant / Girard, Marc-Antoine (sieur de) [?] [1649], CAPRICE BACCHIQVE ET BVRLESQVE SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_624. Cote locale : C_2_24.
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Auec du Condrieux par la gueule,
Rentrer sa Gasconnade au corps.

 

IV.

 


Demain sans perdre plus de temps,
Dy luy fidelle & cher Alpheme,
Que s’il en veut le passé-temps
Ie l’en feray Iuge luy-mesme,
Dy-luy (deut-il s’en irriter)
Que si ie luy fay bien quitter
Vne vanité qui m’offence,
C’est le fruit du soin qu’on a pris
De m’enseigner dés mon enfance
Vn art qu’il a trop appris.

 

V.

 


A peine voit-on seulement,
Conté quatre mois de mon âge,
Que mon nourrissier Allemand,
Dit, il sera grand personnage :
En effet, sa femme vn matin,
Ayant de trois gouttes de vin
Moüillé le bout de sa mammelle,
Ie m’en vis si bien appaisé,
Que depuis ie brusse comm’elle
Pour ce jus dont i’auois tasté.

 

VI.

 


Ainsi dit-on quelque liqueur
Que d’vn pot neuf l’argile est beuë
Elle garde long-temps l’odeur
Dont vne fois elle est imbuë,
Ainsi nos parens quelque fois,
Mais innocemment toutefois,
A ce mestier nous acheminent,
Lors qu’il nous donnent à teter :
Des Nourrices qui nous en yurent
Plutost que de nous allaitter.

 

VII.

 


Pour te nonstrer si i’ay raison
Sans en chercher vn autre exemple,
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Saint-Amant / Girard, Marc-Antoine (sieur de) [?] [1649], CAPRICE BACCHIQVE ET BVRLESQVE SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_624. Cote locale : C_2_24.