mais tout Paris, & mesme toute la France, puisque
c’est son interest que vous choquez, & que vous l’empeschez
de ioüir de la paix, & de rentrer dans sa premiere
abondance. I’en aurois esté aussi tres-fasché,
puisque s’auroit esté la plus grande breche à vostre
honneur, & le plus sensible affront que vous auriez
pû receuoir, de tomber entre les mains de ceux à qui
vous voulez faire la guerre.

Mais Monseigneur, vous auez eu bien encore d’autres
aduertissemens : ie sçay comme la mort du Duc
de Chastillon vous a esté tres sensible, il vous en peut
arriuer autant, veu que quelque mal adroit qui n’aura
pas le bien de vous connoistre, ou quelque malcontent
pourroit vous donner dans la teste, & laisser
à toute la terre vn tres-sensible desplaisir de vostre
perte, que vous auriez peu éuiter si vous auiez voulu,
vostre courage s’expose par trop, & souffrez que ie
vous die que vous l’auez fait assez paroistre, & qu’on
ne doute plus de vostre generosité, quel honneur emporteriez
vous dans le tombeau si vous mourriez
maintenant dans vne meslée, on diroit seulement
c’estoit vn grand & genereux Prince, mais il a effacé
toute la gloire qu’il auoit acquise par vn dessein dangereux
qu’il auoit de ruiner sa patrie. Voyla les iustes
sentimens de tout le monde dont vous pouuez
éuiter facilement le sinistre presage. Vn general d’Armée
comme vous doit estre plus prudent que genereux,
& puisque vous possedez ce dernier titre auantageusement,
possedés l’autre auec gloire, puisque