puissant souuerain. Il est à craindre pour luy que les Espagnols,
& que le Mazarin u’en prennent de la
ialousie : Les premiers pourront craindre que la foy
Lorraine ne l’emporte desormais dans l’estime
commune sur la foy Espagnole. Et le Mazarin apprehendera
que ce Duc ne luy dispute la place de
premier Ministre en France ; puis qu’il possede en
plus haut degré que luy, la qualité qui fait auiourd’huy
la principale partie de cette charge. Et sans
mentir, s’ils s’approchent iamais, & si on les voit
tous deux ensemble à la Cour, on ne sçaura le quel
prendre pour le Mazarin, c’est à dire pour l’Archifourbe.
Le Duc s’est mis en passe de disputer ce titre
au Faquinissime ; C’est à la Cour, qui est Iuge
competent de ces matieres à prononcer sur ce different.
Toute fois ie serois d’aduis auant que d’adiuger
le prix à l’vn ny à l’autre, qu’elle attendist encore
vn peu pour voir s’il s’en trouuera point vn
troisiesme, ou mesme vn quatriesme & vn cinquiéme,
qui le meritent mieux que l’vn ny l’autre,
& qui fassent cesser les murmures des peuples par
quelque plus grand suiet d’estonnement & de consternation.
Au temps où nous sommes, il y a trop
de sçauans personnages en fourberie, & nos François
ont trop de cœur pour ceder vne si belle palme
à des Estrangers. Le titre de perfide fait la plus solide
gloire, & les plus hautes pretentions de nos
Heros, de la robe & de l’épée : On ne tient plus

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