R. [signé] [1652], LETTRE PROPHETIQVE Sur les affaires du temps. Presentée à Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_2253. Cote locale : B_5_18.
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que de la toile pourrie. On ne lie pas vn tel Samson
auecque des fils de chanvre. Il faudroit pour le
bien retenir luy couper autre chose que les cheueux.
Ce Sage Duc croit que la parole n’est pas
plus de garde que les fleurs & les fruicts du Printemps,
qu’elle est trop vieille apres deux iours, &
qu’il la faut souuent changer du lieu, de peur qu’elle
ne se gaste. C’est pour cela qu’il n’en est nullement
chiche, il en a donné à qui en veut ; mais c’est
tousiours à la charge de reuersion. Il a peut estre
tenu quelque traduction d’Homere, où il aura
trouué que ce Poëte des Heros appelle les paroles
Ailées ; ce qui luy a donné la pensée qu’elles ne doiuent
pas s’arrester plus long temps en vn lieu, que
des oyseaux de passage. Il n’est pas dans le sentiment
de cet autre qui les appelle irreuocable : Les
siennes sont de telle nature, que le moindre leurre
d’interest est capable de les rappeller. Il auoit bien
desia fait vn traicté auec le Cardinal ; mais il ne
croyoit pas auoir assez dignement merité ses bonnes
graces, s’il n’en faisoit vn autre auec les Princes
pour le rompre dés le lendemain ; s’il ne manquoit
de foy à sa sœur & à son beaufrere. On n’auoit iamais
veu de luy que des coups de Maistre dans cet
Art, mais à cette fois il s’est surmonté luy-mesme ;
De sorte qu’il fait douter s’il est ce Duc Charles
dépoüillé, parce qu’vne si noble perfidie n’appartenoit
pas à vn Capitaine de Bandis, mais à quelque
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R. [signé] [1652], LETTRE PROPHETIQVE Sur les affaires du temps. Presentée à Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_2253. Cote locale : B_5_18.