N. T. [signé] [1649], LETTRE A MESSIEVRS LE VVIDAME & Gouuerneur D’AMIENS, ET D’AVQVINCOVRT GOVVERNEVR DE PERONNE, POVR LA CONSERVATION DE leurs Gouuernemens. , françaisRéférence RIM : M0_1812. Cote locale : C_3_16.
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dit & mesmes confirmé, par exemple ils ne demandẽt
pas si-tost leur prix qu’on leur prepare le suplice. Ainsi
ceux qui presenterent à Cesar la teste de Pompée au
lieu des loüanges & des recompences qu’ils en attendoient
ne receurent de luy que des outrages & la peine
de leur crime : Et vn certain Macedonius ialoux de la
gloire de Spartianus que les Legions auoient declaré
Empereur au preiudice de Maximin qui l’estoit deuant
luy ; l’ayant surpris dormant en sa tente, luy ayant
coupé la teste en traistre & l’ayant presentée à Maximin
comme vn agreable present, ne receut de luy
pour toute faueur que la mort.

 

Ce n’est pas que quelques Princes, quelquefois
n’ayent flattez les traistres qui les auoient seruis ; que
mesmes ils ne leur ayent donné des recompences, mais
il y auoit d’autres considerations que celles de l’affection
qui les y obligeoient ; & l’on a tousiours vû dans
la suite des éuenemens que si leur bienveillence estoit
apparente, leur haine & leur horreur estoit veritable,
tellement qu’à conclure sainement il ne faut rien esperer
de bon d’vne action si infame & si mauuaise. C’est
ce qui me fait croire, Messieurs, que iamais vous ne
vous y resoudrez ; de si basses pensées ne seront pas capables
de vous surprendre : & quoy que vous n’ayez
que trop d’exemples, vous sçauez trop bien qu’on
n’est point excusable de pecher de cette façon.

Les exemples mesmes de ceux qui suiuent le Cardinal
ne sont pas si dangereux que celuy que vous donneriez.

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N. T. [signé] [1649], LETTRE A MESSIEVRS LE VVIDAME & Gouuerneur D’AMIENS, ET D’AVQVINCOVRT GOVVERNEVR DE PERONNE, POVR LA CONSERVATION DE leurs Gouuernemens. , françaisRéférence RIM : M0_1812. Cote locale : C_3_16.