Montmorancy, C. de [signé] [1650], LETTRE DE MADAME la Princesse Doüairiere de Condé, presentée à la Reine Regente. Contentant tous les moyens dont le Cardinal Mazarin s’est seruy pour empescher la Paix, pour ruiner le Parlement & le Peuple de Paris; pour tâcher de perdre Monsieur le Duc de Beaufort, Monsieur le Coadjuteur, Monsieur de Brousselles, & Monsieur le President Charton; par l’assassinat supposé contre la personne de Monsieur le Prince; & pour emprisonner Messieurs les Princes de Condé & de Conty, & Monsieur le Duc de Longueuille. , françaisRéférence RIM : M0_1954. Cote locale : B_4_22.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 31 --

[1 lignes ill.]
& retient encore depuis six mois, auec aussi peu de succez
le Sieur Contarin Ambassadeur extraordinaire, que la
Republique de Venise enuoyoit, comme mediatrice de
tous les differends qui sont entre les Couronnes, & pour
luy faire croire qu’à toute heure il luy fera donner son Audiance
de congé, & les articles de dernieres prepositions
de paix pour les porter, puis apres en Espagne, il la fait
encore seruir pas ses propres Officiers à la Villette à vne
lieuë de Paris, longueurs qui ont obligé cette Republique
de le reuoquer depuis quelques jours, pour l’enuoyer
à Lubex, où il aura plustost conclu la paix entre la Pologne
& la Suede, qui n’est pas encore commencée, que celle
qui traine depuis tant d’années, par la malice de ce Ministre,
entre la France & l’Espagne.

 

Apres auoir fait perdre au Roy vostre fils ses plus fidels
aliés, en leur manquant de parole, & refusant de conclure
vne paix auantageuse au bien de tous, & obligé les Suedois,
les Princes Confederez d’Allemagne & les Holandois,
à auoir plus d’auersion pour les interests de la Couronne
qu’ils n’auoient auparauant d’affection, apres auoir
contraint le Duc de Mantouë, de s’allier honorablement
à la maison d’Austriche, n’ayant pû le reduire, en luy deniant
la protection de France, à demander honteusement
vne de ces Niepces en mariage, par l’esperance qu’il luy
donnoit de luy remettre Casal, & les autres bonnes places
que le Roy tient en Italie apres auoir abandonné le
Duc de Modene, qui s’estoit si genereusement declaré
pour la liberté de l’Italie, & pour la gloire des François,
l’auoir exposé à la honte de leuer le siege de Cremone,
dont il empesche la prise, par la deffense secrette qu’il faisoit
aux Chefs de l’armée de France, ses creatures, de ne
seconder que foiblement le courage de ce Duc, & l’auoir
en fin forcé par faute de secours, d’hommes & d’argent.
de receuoir la loy, par vn accommodement honteux, du
Gouuerneur de Milan, qui estoit entré desja au milieu de

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Montmorancy, C. de [signé] [1650], LETTRE DE MADAME la Princesse Doüairiere de Condé, presentée à la Reine Regente. Contentant tous les moyens dont le Cardinal Mazarin s’est seruy pour empescher la Paix, pour ruiner le Parlement & le Peuple de Paris; pour tâcher de perdre Monsieur le Duc de Beaufort, Monsieur le Coadjuteur, Monsieur de Brousselles, & Monsieur le President Charton; par l’assassinat supposé contre la personne de Monsieur le Prince; & pour emprisonner Messieurs les Princes de Condé & de Conty, & Monsieur le Duc de Longueuille. , françaisRéférence RIM : M0_1954. Cote locale : B_4_22.