Montmorancy, C. de [signé] [1650], LETTRE DE MADAME la Princesse Doüairiere de Condé, presentée à la Reine Regente. Contentant tous les moyens dont le Cardinal Mazarin s’est seruy pour empescher la Paix, pour ruiner le Parlement & le Peuple de Paris; pour tâcher de perdre Monsieur le Duc de Beaufort, Monsieur le Coadjuteur, Monsieur de Brousselles, & Monsieur le President Charton; par l’assassinat supposé contre la personne de Monsieur le Prince; & pour emprisonner Messieurs les Princes de Condé & de Conty, & Monsieur le Duc de Longueuille. , françaisRéférence RIM : M0_1954. Cote locale : B_4_22.
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[1 ligne ill.]
queroit.

 

Tous nos malheurs, MADAME, & toutes nos miseres
nous semblent d’autant plus insupportables que V.
M. ne sçait pas quelle est la malice de celuy qui nous les
fait souffrir, & qu’apres tant de plaintes & de remonstrances,
tant d’escris & de volumes de sa conduitte criminelle,
vous estes la seule au milieu de Paris, qui ne connoissés
pas les perfidies de vostre Ministre, qui fait tant de
mal à la France, & qui en fait encore plus à vous mesme
que ie ne puis vous represẽter. Sans vous parler de ses crimes
passez qui sont en trop grand nombre, & que vous
auez mieux apris de la desolation des Prouinces d’où vous
venez, que de ce que ie pourrois vous en dire dans vne
Lettre encore plus ample que celle cy que ie vous écris.
Permettez moy, MADAME, que ie vous entretienne
des crimes qu’il trame tous les jours, pour acheuer de perdre
le Royaume comme il a commencé, & de se faire haïr
dans les siecles futurs de tous les François, puis qu’il n’a
aucune des qualitez recõmandables pour s’en faire aimer.
Il ne s’est pas contenté d’empescher que le Duc de Longueuille
& Monsieur Dauaux ne signassent vne paix tres-auantageuse
à la France, par les deffenses artificieuses
qu’il leurs en fit faire de la part du Roy, par Monsieur de
Seruient ; il trauaille encore plus que jamais par ses intrigues,
& par les broüilleries qu’il excite dans l’Estat, à ruiner
toutes les dispositions, dans lesquelles la Couronne
d’Espagne est encore de la conclure à nostre auantage, &
pour leurer les Peuples, par l’esperance d’vn bien qu’ils attendent
auec impatience depuis tant d’années, & leur cacher
adroitement la pernicieuse volonté qu’il a de les entretenir
dans vne guerre eternelle, pour rendre son ministere
& sa fatale personne necessaire, ou pour d’autres considerations
que tout le monde ne sçait pas, & qu’il n’est
pas permis de publier : Il fait tenir à Nuremberg depuis
plus d’vn an le sieur de Vautort, sous pretexte de [1 mot ill.]

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Montmorancy, C. de [signé] [1650], LETTRE DE MADAME la Princesse Doüairiere de Condé, presentée à la Reine Regente. Contentant tous les moyens dont le Cardinal Mazarin s’est seruy pour empescher la Paix, pour ruiner le Parlement & le Peuple de Paris; pour tâcher de perdre Monsieur le Duc de Beaufort, Monsieur le Coadjuteur, Monsieur de Brousselles, & Monsieur le President Charton; par l’assassinat supposé contre la personne de Monsieur le Prince; & pour emprisonner Messieurs les Princes de Condé & de Conty, & Monsieur le Duc de Longueuille. , françaisRéférence RIM : M0_1954. Cote locale : B_4_22.