Mercier,? [signé] [1649], PARALLELLE DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT AVEC LE ROY DAVID. Saul percussit mille, Dauid autem decem millia, quia manus Domini erat cum illo. , françaisRéférence RIM : M0_2679. Cote locale : C_6_52.
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éloignement de la Cour vostre constance a paru plus
genereuse, & vostre pieté plus éclatante. Le Ciel qui
veut rendre vostre vie illustre, a ordonné que toutes
vos actions soient miraculeuses, & que rien ne se passe
en vostre personne qui ne soit au dessus d’vne creance
humaine. Et certes quand nous considerõs les moyens
que vous auez trouué pour vous retirer d’vne captiuité
dans la quelle vous estiez détenu injustement, la resolution
de ceux qui vous y ont assissé, l’affection qu’ils
ont eu de perdre leur vie plustost que d’hazarder la vostre,
les ioyes extraordinaires qu’ont tesmoigné les autres
qui vous attendoient, vous voyant en seureté, &
les sentimens de tous les peuples rauis d’apprendre vostre
liberté ; ne pouuons nous pas dire que toutes ces
rencontres ont esté des coups d’vne Prouidence qui
veille à vostre conseruation, & des secrets d’vne Sagesse
qui conduit vos affaires par des voyes toutes miraculeuses.
En effet, vous ne pouuiez sortir de Vinciennes
sans miracle, vous ne pouuiez non plus y demeurer
sans injustice, & par consequent Dieu s’est veu
obligé de vous en retirer contre l’esperance de vos seruiteurs,
& contre le dessein de vos ennemis. Mais
comme le Ciel n’a permis toutes ces persecutions en
la personne de Dauid que pour le rendre plus glorieux,
& comme il n’a operé tous ces prodiges en sa faueur
qu’à cause de sa rare pieté ; il est constant, MONSEIGNEVR,
que le mesme Ciel n’a voulu vos malheurs
& vos disgraces, que pour vous faire admirer de tout
le monde, & donner à connoistre aux siecles suiuans
que vostre ame est incomparable.

 

Mais enfin, MONSEIGNEVR, apres que Dauid a
souffert mille persecutions, que le Ciel a approuué sa
constance, & admiré sa vertu, & qu’il s’est rendu digne
par ses belles actions de gouuerner le Royaume
d’Israël ; Dieu luy met le Sceptre en main, & la Couronne
sur la teste : & ce qui est à remarquer, c’est qu’il

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Mercier,? [signé] [1649], PARALLELLE DE MONSIEVR LE DVC DE BEAVFORT AVEC LE ROY DAVID. Saul percussit mille, Dauid autem decem millia, quia manus Domini erat cum illo. , françaisRéférence RIM : M0_2679. Cote locale : C_6_52.