vray qu’il y a de certaines ceremonies qu’il fault
donner aux pais ou l’on est, mais pour s’en
exempter sans que le peuple s’en appercoiue,
c’est satisfaire a l’vne & l’autre des parties, puis
qu’on tient dans le debuoir ceste beste indomptable,
& que le sage scait jouir des droits qui luy
sont acquis, & s’exempter des lois qui ne sont
pas faites pour luy ; & quand bien on l’accuseroit
de ne pas faire ce qu’il conseille, ceste faute
ne blesseroit que ses censeurs, sans offencer sa
conscience non plus que son Dieu, qui veult qu’il
ne depende que de sa prudence, & de l’exellence
de ses conseils. La generation est si libre, qu’en
l’estat d’innocence l’homme n’estoit au monde
que pour le remplir par la douceur de ses plaisus,
& toutes les bigarures qu’on a controuuées
pour l’alterer, ne sont que des inuentions pires
que le mal, & indignes de ceux qui se connoissent,
& qui sçauent jouir de leurs priuileges.
Quand on ne violente rien, & que l’amour est
reciproque, quelle necessité de demander le
consentement de gens qui n’y ont point d’interest,
& qui ne peuuent rien en cela pour nous,
puis que les fonctions de la nature sont volontaires,
necessaires, & secrettes. Pour moy,
j’ayme auec modestie, pudeur & fidelité ; ie

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