De cette tres-humble priere en dépend vne autre que
nous portons à V. M. auec le mesme respect, qu’il luy
plaise faire sur seoir l’execution de la Declaration contre
Mr le Prince de Condé, iusqu’à ce que vostre Declaration
pour l’esloignement du Cardinal Mazarin, & les
Arrests donnez en consequence soient executez.

Nous ne deuons pas croire que le Cardinal soit reuenu
par vos ordres, il n’y a que peu de mois que vous auez
donné vne Declaration qui l’esloigne de vostre Royaume,
où seroit l’égalité & l’vniformité qui se doit trouuer
en la Iustice. Faictes donc, SIRE, qu’il obeysse à vostre
Loy. Mr le Prince de Condé offre par la Requeste qu’il
a presentée au Parlement d’executer à mesme temps la
Declaration qui le regarde. Il dit que le grand pouuoir
que le Cardinal a vsurpé, luy rend les approches de vostre
sacrée personne redoutables ; Il ne peut trouuer vn
abry dans vostre Royaume tant que le Cardinal y sera,
apres les effects qu’il a ressentis de sa haine, il n’y voit
pour luy que des fers, & des prisons. Ostez-luy, SIRE, ce
sujet d’apprehension, faites qu’il puisse vous obeyr, & se
rendre à vostre Cour, comme son rang & sa naissance l’y
obligent, qu’il puisse viure dans vostre Royaume auec la
seureté & la confiance de tous vos autres subjets, tout cela
dépend de l’èloignement du Cardinal, & iusqu’a ce
que cét Estranger ait obey, qu’il plaise à V. M. SIRE, ne
rendre pas criminel vn Prince Frãçois, & de vostre sang,
& qui par tant de signalez seruices, a si bien merité de
vostre Estat.

Tous ceux qui entreprennent les guerres se parent de
pretextes specieux, quoy que leur fin soit le plus souuent
iniuste ; mais les autheurs de la guerre ciuile sont ceux qui