C’est vne verité si certainne que vos ennemis
mesme ne peuuent s’empescher de vous en donner
toute la gloire, qui n’ont pas si tost oüy publier
cet Arrest contre leur Maistre, qu’ils ont aduoüé
que cette sanglante fulmination contre la teste du
Cardinal Mazarin partoit plus de vostre main, que
de celle de ceux, au noms desquels elle à esté prononcé.
Voila, Monseigneur, comme tout le monde
se desabuse, ceux mesme, qui auoient esté les
plus surpris par les libelles que vos ennemis ont
fait coure contre vostre reputation, publient hautement
la cincerité de vos intentions, esperant tous
que les commencements d’vne si haute entreprise
estant suiuis de tant de benedictions vniuerselles.
Vostre Altesse ne nous delaissera point, puis que
la fin luy en doit estre si glorieuse. La verification
de cette declaration, qui contre le sentiment de
tous les gens de bien, a esté precipitée par ceux,
contre qui vous declarez auoir pris les armes, ne
doit point r’affroidir lamitié que vous auez pour
les publes, elle à fait si peu d’impression sur nos esprits,
qu’vn chacun dit hautement que Monsieur
le premier President contre les voyes ordinaires de
la Iustice, la Seellée, y à assisté quoy que partie,
la sollicitée, la composée, en à deux fois esté le iuge,
les suffrages de tous vos ennemis y ont esté reçeus,
& l’Autheur y à presidé, & Son Altesse Royalle n’y
a point consenty, en quoy toute la France luy en
sent bon gré, & reconnoit la bonté extraordinaire
qu’il à pour le salut des peuples, puisque connoissant