ainsi abandonné, mesmement de la Capitale
du Royaume, il m’est impossible d’en eschaper,
ne m’estant point possible de fournir plus long-temps
à la depense que ie fais pour entretenir
mon Armée, que le Roy a toûjours des ressources ;
mais que mon bien estãt dissipé, ie n’en pouuois
plus esperer d’ailleurs, que Paris seul fourniroit
au Roy dequoy suffisamment entretenir
vne assez puissante Armée pour battres la mienne,
& que ie n’en pouuois esperer nul secours,
puis qu’on ne faisoit point semblant que i’eusse
autant pour le moins pris les armes pour eux
que pour moy. Voila, Messieurs, de la maniere
que l’on m’a sollicité, & ie vous advouë
franchement que toutes ces raisons sont bien
pressantes ; mais le desir que i’ay de faire voir à
toute la France que mes interests, ny mon propre
salut ne peuuent me détacher du bien public,
me fit repousser toutes ces proposirions,
auec autant de mépris que ie l’auois des-ja
fait auant partir de Paris, ne m’estant iamais
pû persuader qu’estant aussi interessez dans le
retour du Cardinal que moy, vous m’abandonniez
dans cette rencontre, où la crainte que
vous deuez auoir de ce Tyran, vous donne tant
de part, puis que si i’auois vne fois fléchy, vostre
perte ast aussi inévitable, qu’il luy sera impossible
de nous vaincre estans joints ensemble ;

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