Anonyme [1649], IVLES L’APOSTAT. , françaisRéférence RIM : M0_1776. Cote locale : C_5_72.
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ésgard à la bonne ou mauuaise inclination de
ceux qui les peuuent posseder : mais comme ils
ne peuuent estre détachez de leurs maistres non
plus que les accidens de leur suiet, ie dis que comme
les vertus nous sont moins naturelles que le
vice, aussi quelque indifference que nous puissions
nous imaginer & richesses dans la puissance
& dignitez, neantmoins il arriue le plus souuent
qu’elles sont les appas & la nourriture du vice,
& c’est vne chose fort rare qu’elles seruent tant
seulement pour estre l’ornement du merite & l’instrument
de la vertu : celuy qui tient auiourd’huy
entre ses mains tous les thresors du Royaume,
qui possede ou qui dispose des meilleures charges
& des plus grandes dignitez n’a eu garde de faire
seruir tout ce qu’il y a de plus beau & de meilleur
parmy nous que pour faire paroistre combien
de maux peut causer vn homme meschant qui est
également puissant & d’vn mauuais naturel, il
tire le luxe de l’abondance, l’ambition de la
gloire, la tyrannie de la puissance, & n’a rien de
bon que de ne pouuoir deuenir pire ; les vns sont
bons, dit Aristote, par nature, quelques vns par enseignement,
& quelques autres par accoustumance ;
celuy dont nous parlons ne se trouuera dans
aucun rang, & ne pourroit aucunement deuenir
bon que par miracle : Le Sage dit en ses Prouerbes
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Anonyme [1649], IVLES L’APOSTAT. , françaisRéférence RIM : M0_1776. Cote locale : C_5_72.