i’ay de la bonté de la cause des François, & vne notion
parfaite des malefices de Mazarin : neantmoins
cét engagement ne leur a causé aucun detriment ny
preiudice, veu que mon absence a suspendu mes Armes,
pendant que le temps m’a fait connoistre la verité,
& les stratagesmes dont se vouloit seruir cét
Imposteur, pour ruiner cette Monarchie en perdant
son appuy, qui est cét Auguste Senat.

Ce qui m’a fait deliberer de me ietter du costé de
l’honneur, & non pas de celuy duquel on me promettoit,
comme on fait aux ames laches & mercenaires,
de me faire de grandes gratifications, mais ie
n’ay iamais produit vne pensée si basse, que de les accepter,
mesme dans l’imagination. Cela est pardonnable
aux ames roturieres & de neant, que de commettre
des taches si noires, qu’on ne s’en peut iamais
lauer.

Si i’auois pû librement affranchir les obstacles
qui se sont opposez à mes speculations, il y a longtemps
que i’aurois fait voir à Paris les effects de mon
affection, par le moyen de mon seruice, que ie leur
dedie auec autant de zele, que cette incomparable
Ville peut exiger d’vn homme de ma condition. La
communication de la presente leur confirmera plus
fortement, quel est le ressentiment que i’ay du Repos
Public, de son interest, & de son bien.

Ie feray donc vn gros Corps d’Armée auec mes
Troupes, i’en ay desia assemblé plusieurs, mais la
saison estant iniurieuse comme elle est, m’empesche
d’vser d’vne telle promptitude que i’aurois desiré Ie