La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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n’est pas raisonnable, que le gouuernement d’vn
homme mortel, soit plus austere que celuy de
l’immortel.

 

E[2 lettres ill.]e Rex
turis venit
tibi mansuetus.
Matt. 21. 5.

I’ay appris de l’Historien de la Nature, que
les Lyons, les Roys des animaux, donnent souuent
des marques de clemence, quand par vne
grandeur de courage, ils pardonnent à la proye
tombée entre leurs pattes. Peut estre que le Createur
de l’Vniuers, desire que ces exemples soient
des instructions aux ieunes Monarques, afin de
les stiler à la Royale clemence, vertu inseparable
de leur Thrône, & de laquelle depend le bonheur,
& la felicité de leurs Estats : & sans cette
qualité, les Souuerains seront insupportables aux
peuples, ils tireront sur eux la haine du public, &
leur memoire sera odieuse à la posterité.

N’est-il pas vray que les Nerons, les Traians,
les Diocletians, ont terni par leurs cruautés la
Pourpre Imperiale, & que leur souuenir est abominable
à toutes les nations ? N’est-il pas vray,
que si leur ieunesse eut esté consacrée aux exercices
de la Royale clemence, comme elle a esté occupée
à verser le sang des Innocens ; leur memoire
ne seroit pas à present moins agreable, que celle
des Constantins, & des Theodoses, qui ont
fondé leurs Trônes sur la Royale clemence ; & se
sont formés dés leur ieunesse, aux exercices de cette
eminence vertu ? On ne peut aimer vn Prince
sanguinaire, ny auoir de l’inclination pour vn

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