son retour auec impatience, lors qu’en
parole de vray Pere de la Patrie il le certifia de
l’heureux succés qui deuoit arriuer le lendemain.

Ce qui fut promis, fut solemnellement executé
le iour suiuant, & l’on deliura ces fameux prisonniers
aussi glorieusement, que honteusement
on les auoit fait captifs.

O l’heureux changement ! cét orage esleué, qui
sembloit tomber sur nostre teste, & qui auoit armé
Paris auec tant de promptitude, se calma dés qu’on
vid libres ces trois Heros.

Ce fut au milieu du pont-neuf que ce fit cette
entre veuë, qui saisit les cœurs de tant de ioye de
voir libres ceux qui auoient si bien agy pour
leur Patrie, que ce ne fut que des cris de viue le
Roy, & des acclamations de res-jouissances. Ainsi
ces Anges Tutelaires furent rendus à la France, &
ce fut par ce puissant effort de rompre leur liens,
que le Parlement remit en splendeur l’authorité
du Roy, qu’vn estranger vsurpoit.

O Illustre Parlement ! Incomparable Senat ! &
plus Auguste que ne l’ont iamais esté ceux d’Athenes
& de Rome ! Quels honneurs ce Royaume ne
vous doit-il point rendre ; puis que pour le conseruer,
il ne s’est point trouué de Heros aux siecles
passez, qui ayent iamais osé tant entreprendre pour
maintenir l’authorité du Roy & le bien public ?

Ny le bruit des prisons, ny la rigueur des tourmens,
ny la captiuité des ch[1 lettre ill.]snes, ny l’horreur des