auec ceux qui sont dans sa faction, il a tousiours suiuy le
plus fort aduis qui a esté ouuert dans le Parlement. Il n’a
iamais manqué d’occasion d’acheuer vne victoire, à laquelle
il n’a pas la moindre part.

Cependant si l’on veut s’arrester à quelque Populasse
ramassée, ou à ceux qui sont ialoix de sa gloire, c’est auiourd’huy
le seul Mazarin du Royaume. Il abandonne
son triomphe, il rend les armes à son ennemy défait &
abbatu. De Conquerant il veut deuenir esclaue & captif :
bref, ce n’est plus Monsieur le Coadiuteur.

Certes, si ce langage se tenoit chez les estrangers qui
ont ouy parler de nos affaires & de ceux qui se sont signalez
en tant d’illustres rencontres, ils prendroient ce
discours pour vne fable, & de quelque legereté dont
nous soyons accusez, ils ne pourroient croire que dans vn
mesme temps on reuerast la vertu, & qu’on luy fist des
iniures publiques.

Mais comme la calomnie ne manque point d’artifices
pour defigurer les plus belles actions, on veut que les aduis
genereux de Monsieur le Coadiuteur, qui paroissent
à la face de la Iustice, ne soient que des dissimulations &
des feintes : quoy qu’il soit tousiours semblable à soy-mesme,
ce ne sont que des déguisemens & des perfidies,
On publie que c’est seulement pour entretenir son credit
& sa reputation parmy le Peuple. On veut renuerser par
des imaginations inspirees par ses ennemis tout l’honneur
& la gloire de sa vie.

Si cette sorte d’accusations estoit escoutées, la plus
constante vertu seroit tousiours suspecte, il n’y auroit plus
de confiance, qui est l’ame de la societé ciuile. Nous
n’auons point de regle de l’hõme de bien que ses actions :
Son cœur est reserué à Dieu seul. Et si la charité nous
apprend d’auoir tousiours bonne opinion de nostre prochain,
nous deuons principalement cette iustice à vne
personne, qui est dans le Sacerdoce & dans les premieres
dignitez de l’Eglise.

Au reste, quand le peuple n’auroit point, comme il a
des gages asseurez de la fidelité de Monsieur le Coadjuteur,