Secte parmy nous, qui veut defigurer toutes ces
belles veritez, & qui sur les apparences d’vn bien, que
nous n’auons point encore veu, nous veut faire oublier
celuy qu’on nous a desia fait, & nous faire déchirer ceux
qui meritent de nous vne veneration eternelle.

Par ce qu’ils publient auoir changé d’inclination, ils
veulent aussi que les autres ne soient plus ce qu’ils ont
tousiours esté. Que leurs actions passées, qui ont esté
tant de fois condamnées par toute la France, soient de
fortes asseurances de leur bonne conduite à l’aduenir, &
qu’vne suite de tant de genereux desseins accomplis &
acheuez, ne puissent estre la marque de la perseuerance &
d’vne vertu inebranlable.

En fin l’on veut que Monsieur le Coadiuteur soit Mazarin,
qu’il trauaille au restablissement de ce malheureux
& perfide Ministre. On tasche de persuader qu’il veut
monter par là aux honneurs & aux dignitez, & y trouuer
sa grandeur & sa fortune. Voyla le langage de certaines
gens acheptez, qui a desia surpris tous ceux, qui sans faire
reflexion, se sont effrayez du Mazarinisme.

Ie ne veux point deffendre Monsieur le Coadiuteur par
toutes les actions de sa vie. Elles ont assez découuert son
inclination, & fait connoistre à toute la France qu’il haït
naturellement les Tyrans & la Tyrannie. On va rarement
contre son propre genie : c’est comme l’eau qui ne remonte
iamais contre sa source.

Ie me contenteray seulement de faire voir, comme
Monsieur le Coadiuteur a vescu depuis ces iniustes soupçons,
qu’on a voulu mettre dans l’esprit des Peuples.

Quand Monsieur le Prince se retira de Paris, & qu’il fit
proposer dans le Parlement l’esloignement de ceux, qui
auoient tousiours esté cõtraires au bien public, & dans les
interests du Cardinal, on sçait quel fut son aduis, & que
la calomnie qu’on auoit preparée deslors contre luy, se
destruisit par le seul bruit de sa gloire & de sa reputation.

Lors qu’on a deliberé sur le mariage de Monsieur
de Mercœur, & sur les intelligences secrettes, que
plusieurs personnes auoient euës auec le Cardinal, &